En juin dernier, le groupe de pirates russes BlackSuit a bloqué les systèmes de Kadokawa et en a profité pour voler de nombreuses données, y compris des informations personnelles d’employés et du contenu lié à la plate-forme. Nico Nico. Les criminels ont demandé une rançon à l’entreprise japonaise pour que les données ne soient pas publiées en ligne, rançon que l’entreprise n’a jamais eu l’intention de payer, ou du moins qu’elle a déclarée publiquement.
Kadokawa a-t-elle payé la rançon demandée par les pirates de BlackSuit ?
D’après le Kyodo Newsle 13 juin, des pirates de BlackSuit ont envoyé plusieurs courriels aux dirigeants de l’entreprise, dans lesquels ils ont révélé qu’ils avaient effectivement reçu de l’argent de Kadokawa. En fait, un hacker confirme que le groupe a reçu bien 2,98 millions de dollars en bitcoinsqu’ils ont transférés sur un portefeuille numérique spécial, alors que le courtier du groupe n’aurait pas dû les accepter car les dirigeants ont violé les termes de l’accord.
Kyodo News s’est penché sur la question de savoir si les courriels étaient fiables ou non, et il s’avère qu’ils le sont. Dans une enquête qu’elle a commandée à la société de sécurité Technologies inconnues inhérents aux transitions numériques de Kadokawa se sont révélés être, sans surprise, équivalents à 2,98 millions de dollars.
À ce stade, il convient de préciser que Kadokawa a effectivement payé la rançon en dépit de ses déclarations publiques, mais l’histoire est plus compliquée qu’il n’y paraît. Des pirates ont en effet révélé en ligne les données volées à l’entreprise, et les pirates auraient déclaré dans des interviews qu’ils n’avaient pas reçu d’argentet ont ensuite refusé d’autres entretiens.
On pourrait presque supposer que les 2,98 millions de dollars payés en bitcoins ont été renvoyés à l’expéditeur parce que le négociateur de BlackSuit n’aurait pas dû les accepter, mais une déclaration d’un porte-parole de Kadokawa a jeté le doute sur la véracité des messages. Ce porte-parole suppose que les courriels des pirates représentaient une stratégie des criminels visant à faire pression sur les dirigeants pour qu’ils paient effectivement la rançon.
Quelle que soit la vérité, il est certain que les données de Kadokawa se sont retrouvées en ligne. Les autorités continuent d’enquêter sur cette affaire, et l’on espère qu’elle aboutira bientôt.
