Dragon’s Dogma, un célèbre RPG édité par Capcom et réalisé par le maître Hideaki Itsunoest considéré comme un titre extrêmement controversé depuis sa sortie en 2012. En raison de son système de jeu très particulier, centré sur un système de combat aussi arcade que singulier, et de l’utilisation de ” pions ” comme compagnons d’aventure, ni les critiques ni le public n’ont salué le produit de l’esprit qui a fait entrer Devil May Cry dans nos foyers ; cela était probablement dû au fait que le public occidental de l’époque n’était pas très familier avec de tels gimmicks de conception de jeu, ainsi qu’à une structure de jeu différente de celle des RPG classiques disponibles sur le marché à l’époque.
Dragon’s Dogma s’est en fait, contrairement aux attentes, présenté comme un jeu de rôle extrêmement axé sur la création de groupes et la bonne gestion des classes et des compétencesTous ceux qui s’attendaient à un titre purement action, compte tenu également du nom du réalisateur, ont donc été déçus par un système de combat plutôt figé, bien qu’extrêmement profond. Cependant, avec le temps et l’arrivée du DLC Dark Arisende nombreux joueurs ont peu à peu pris conscience de la véritable valeur d’une œuvre qui, contrairement à ce qui s’est passé il y a dix ans ou plus, est aujourd’hui considérée comme une œuvre culte par de nombreux fans.
Une fois la portée réelle du titre comprise, les joueurs ont attendu avec impatience l’annonce d’une suite, qui pourrait surtout rafraîchir techniquement son prédécesseur devenu obsolète, et qui pourrait en quelque sorte tirer le meilleur parti de la puissance des consoles de nouvelle génération ; les espoirs, cependant, semblaient s’amenuiser, compte tenu également du fait que Dragon’s Dogma Online, une itération purement multijoueur de la marque, n’a jamais quitté les terres japonaises pour débarquer en Occident.
Voici notre test de Dragon’s Dogma 2 !
Mais ces derniers temps, Capcom sait surprendre et ravir les joueurs ; en 2022 a en effet ravi les fans en annonçant Dragon’s Dogma 2. Un an plus tard, lors du PlayStation Showcase de 2023, la major japonaise a montré au monde la première bande-annonce du titre, peu après laquelle elle a annoncé sa date de sortie, prévue pour 2023. 22 mars 2024.
Si l’on fait abstraction de la forte dose de hype, la question qui se pose néanmoins à propos de Dragon’s Dogma 2 est la suivante : dans un monde désormais truffé de RPG de très grande qualité, le titre d’Itsuno parviendra-t-il – une fois de plus – à se faire une place dans le paysage vidéoludique actuel ? En effet, bon nombre des grandes innovations que le géniteur de la saga a apportées au genre sont – pour des raisons évidentes – devenues aujourd’hui quasiment la base des RPG de ces dernières années, à quelques exceptions près. D’autre part, même les premiers Dragon’s Dogma s’est avéré être un peu un titre intemporel, capable aujourd’hui de fonctionner malgré les nombreuses années qu’il porte sur ses épaules et, en même temps, d’être déjà dépassé au moins en termes de certaines dynamiques à l’époque (maintenant lointaine) de sa sortie.
L’équipe de développement a néanmoins promis, à l’approche du lancement, de nombreuses nouveautés capables de divertir et d’enchanter le joueur, en l’entraînant dans une aventure épique capable de générer un sentiment de surprise continu chez l’utilisateur, qui devra consacrer un nombre disproportionné d’heures de jeu pour découvrir tous les secrets cachés dans les vastes terres appartenant aux royaumes de Vermund e Battahl.
Eh bien, après avoir passé tant d’heures en compagnie de Dragon’s Dogma 2 grâce à un code qui nous a été fourni au préalable par Capcom, nous sommes enfin prêts à répondre aux nombreuses questions qui gravitent autour du produit, et à vous faire découvrir si l’attente spasmodique des nombreux fans de la marque est justifiée ou non. Bien entendu, comme pour toute critique, nous limiterons les spoilers au minimumaussi parce que Dragon’s Dogma 2 est un titre qui fonde ses bases ludiques sur l’émerveillement de la découverte.
Une narration classique mais…
Soyons clairs dès le départ : l’aspect narratif de Dragon’s Dogma 2, comme dans son prédécesseur, n’est en aucun cas le point fort de l’offre. Situé dans un immense continent fortement inspiré – selon les déclarations des développeurs – de l’Europe médiévale tardive et divisé en deux macro-royaumes, Vermund et Batthal, le titre nous mettra à nouveau dans la peau de l’Arisen, une figure mythologique librement personnalisable en termes de sexe, de race et d’apparence grâce à un merveilleux éditeur déjà disponible en téléchargement, destiné comme dans le plus classique des poèmes épiques à incarner le héros capable de neutraliser les nombreuses et obscures menaces qui planent sur l’univers du jeu.
L’Arisenpour ceux qui ne le savent pas, est un humain (ou un Ferid, l’une des races introduites dans ce deuxième chapitre de la saga) tombé au combat dans la lutte contre un (ou LE) Dragonqui a été choisi par ce dernier pour être son principal “antagoniste” ; tpar l’appréhension matérielle du cœur du sujet désigné en fait, le Dragon détermine qui doit avoir le pouvoir de l’Arisenet lui laisse une énorme cicatrice sur la poitrine, symbole de ce statut particulier.
Trouver un Arisen, dans le monde de Dragon’s Dogma 2, est une rareté absolue ; il ne peut y avoir qu’un seul Arisen en vie, et celui qui se retrouve à porter ce fardeau, et à avoir un lien constant avec le Dragon, est destiné à régner sur le Continent. L’histoire commence ici : après une attaque du Dragon, un inconnu se faisant passer pour l’Arisen, aidé par des personnalités plutôt influentes politiquement, a profité de l’occasion pour s’autoproclamer élu du Dragon, devenant ainsi légitimement le souverain du royaume de Vermund.. Pendant ce temps, le véritable Arisen, prétendant légitime au trône, a été emprisonné par la Garde Royale, qui ne peut que constater son évasion après qu’une énorme monstruosité ait attaqué la mine où le protagoniste et les autres prisonniers avaient été réduits en esclavage.
Cette circonstance amènera l’Arisen à rencontrer une variété de personnages dévoués à sa figure, qui voudront tenter par tous les moyens de subvertir l’ordre monarchique établi grâce à des machinations politiques qui seront suffisamment explicitées dans les étapes ultérieures de l’aventure. Cependant, l’entreprise s’avère plus difficile que prévu, car le faux souverain est en possession d’un artefact magique, l’Astralvoxcapable de contrôler et de soumettre à sa volonté les pionsCe pouvoir, qui devrait être l’apanage du seul Arisen, rend la figure du faux souverain extrêmement crédible aux yeux de la population, et est indispensable à la protection du souverain lui-même. Si les pions ne peuvent pas prêter main forte à l’Arisen, le sort de la bataille ne pourra jamais tourner en sa faveur. Il appartiendra donc au protagoniste et à ses pions de trouver un moyen de contrer le pouvoir de l’Astralvox.Le voyage, qui mènera le protagoniste jusqu’au royaume imperméable de Batthal, sera épique, long et difficile, et entraînera le joueur dans une aventure qui, pour le meilleur ou pour le pire, sera difficile à oublier.
Telles sont les prémisses sur lesquelles repose la narration de Dragon’s Dogma 2 ; un récit assez classique, qui parvient à s’élever grâce à quelques rebondissements et à un lore extrêmement fouillémais qui en même temps n’a pas semblé pouvoir séduire outre mesure le joueur, notamment à cause d’une caractérisation des personnages réussie, mais qui n’offre pas assez de profondeur pour que le joueur se prenne d’affection pour les nombreux PNJ que l’on rencontre au cours de la quête principale et pas seulement. Même l’idée de ne pas donner la parole aux Arisen, qui reprend le discours bien connu de l’identification des personnages, n’aide pas de ce point de vueIl est vrai que cet expédient rend l’identification plus forte, mais il est vrai aussi que dans un RPG donner un minimum de caractère à son avatar, lui faire prendre des choix plus “concrets” et ne pas le laisser aux nombreuses et excellentes décisions “silencieuses”, aurait sûrement été plus appréciable.
…une construction du monde stellaire !
Le scénario de Dragon’s Dogma 2 nous a donc convaincus, bien qu’avec quelques réserves ; nous avons été totalement séduits par le soin et la qualité de la construction narrative des quêtes annexes et de la construction du monde. Le monde créé par les développeurs est vivant, vibrant, capable de réserver des surprises à chaque étape et de passionner n’importe qui pour les péripéties des nombreux personnages qui nous supplieront de leur prêter main forte. Rarement, ces dernières années, nous avons été témoins d’une telle choseLes deux seuls titres capables de nous procurer les mêmes sensations que celles que nous avons ressenties lors de notre aventure sont peut-être Red Dead Redemption 2 et Baldur’s Gate 3.
En jouant à Dragon’s Dogma 2, on a l’impression de faire partie d’un monde en constante évolution, où chaque choix – même une banale perte de temps avant une quête – peut avoir des conséquences. Chaque quête accomplie, chaque choix fait, chaque moment vécu dans le monde du jeu déploie en fait ses effets dans le monde lui-même ; essayer de décrire ce genre de mécanique peut être compliqué, mais nous vous assurons que le rendu est d’une valeur absolue. Pour essayer, nous allons prendre un exemple assez banal : lors d’une exploration, nous avons assisté au drame d’un marchand qui, après avoir vu son fils transporté par des loups vers un lieu indéterminé, nous a supplié de le chercher et de le sauver. Cependant, il nous a fallu plus de temps que nécessaire pour terminer la quête, et lorsque nous sommes arrivés à l’endroit où se trouvaient les loups, nous n’avons pu que constater la mort de l’enfantSi nous l’avions fait à temps, la quête aurait eu une fin différente, et cette fin aurait également changé le caractère et l’attitude du marchand, qui aurait pu proposer des réductions sur les marchandises qu’il avait à vendre.
Ou encore, si l’on s’engage dans une romance avec plusieurs PNJ, il se peut qu’ils s’engagent dans une bagarre à l’ancienne pour gagner le cœur de l’Arisen. De plus, si nous tirons accidentellement notre épée devant un aubergiste, nous serons instantanément jetés hors de l’endroit et attaqués ; il est à noter que nous nous sommes parfois retrouvés poursuivis par des citadins et des gardes sans raison précise, probablement à cause d’un bug. Il y a même des cas où les vêtements du protagoniste provoquent des réactions différentes chez les PNJ, déterminant même le déroulement différent d’une quête. Ce monde vivant, en plus de cacher une série infinie de bonus de gameplay, fait de la narration son plus grand atout. Découvrir les histoires des personnages, leurs traditions, les petits fragments de vie dont on peut faire partie, est une sensation tout simplement incroyable, et parvient à élever à la fois les aspects narratifs et ludiques du jeu comme prévu ; rnous avons rarement éprouvé un tel sentiment d’immersionmalgré le fait que, comme nous l’avons déjà dit, le mutisme du protagoniste n’aide pas à cet égard, et cette circonstance ne peut qu’être louée.
Au final, malgré une quête principale assez classique, on ne peut que féliciter les développeurs pour le travail accompli ; créer un monde aussi riche, aussi vivant n’est pas une mince affaire, et rendre les histoires de ses habitants et de ses créatures au moins intéressantes était une tâche difficile ; le défi a cependant été relevé, et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Un monde réel et vivant, un gameplay incroyablement étagé
Ce qui a été dit sur la narration se recoupe parfaitement avec ce qui concerne le gameplay de Dragon’s Dogma 2Le titre est en effet entièrement basé sur le immenses possibilités qu’offre le monde du jeuIl s’avère extrêmement varié à tous points de vue et capable d’offrir une expérience de haut niveau, qui captivera de nombreux joueurs, à quelques exceptions près. Le titre d’Itsuno n’est pas un jeu pour tout le monde et n’a pas l’ambition de l’être.mais il ne fait bien son travail que pour ceux qui, armés d’une telle curiosité, seront prêts à s’y plonger.
Comme prévu, nous nous trouvons face à un RPG plutôt dynamique dans tous ses aspects, qui met l’accent sur l’exploration, le sens de la découverteet sur ce sentiment d’immersion dont nous parlions plus haut, alimenté non seulement par la tangibilité des conséquences de ses choix, mais aussi par le simple passage du temps ; en plus des quêtes à accomplir dans un certain délai, même certains objets de l’inventaire comme les fruits et la nourriture se décomposent au fil des jours, devenant pratiquement inutilisables. De plus, lors de longs voyages sur la carte infinie du jeu, le cycle jour-nuit apportera des changements assez importants tant au niveau des rencontres avec certains personnages qu’au niveau des monstres qui infestent les landes du continent.. De plus, comme dans le chapitre précédent de la saga, nous serons confrontés au cours de l’exploration à des boss gigantesques – jusqu’à trois pour être précis – qui, s’ils ne sont pas correctement affrontés et étudiés, conduiront le groupe à une mort certaine.
L’expérience est donc imprégnée d’un réalisme surréaliste qui, malgré le cadre fantastique, s’accorde parfaitement avec le système de jeu conçu par les développeurs. Pour le reste, Dragon’s Dogma 2 reste sur le papier un RPG plutôt classique et à certains égards prohibitif, avec une myriade de quêtes principales et secondaires dont la réalisation nous a semblé de premier ordre ; ces quêtes peuvent souvent être abordées de manière totalement libre et non sur des pistes de game design préétablies, et c’est au joueur de décider comment mener à bien la tâche qui lui est confiée. Soyons clairs, nous ne parlons pas seulement des quêtes secondaires, qui sont toutes très bien structurées, mais aussi des quêtes principales : en effet, vous pourrez décider librement de la manière dont vous allez accomplir ces dernières, en allongeant peut-être un peu le chemin, soit par nécessité, soit pour le simple plaisir de la découverte.
Et c’est justement le plaisir de la découverte qui est l’un des éléments fondateurs de Dragon’s Dogma 2.Explorer de long en large les landes du continent à la recherche de trésors, de grottes cachées, de châteaux abandonnés, de ruines, etc. est en effet le pivot central d’un titre qui, de ce point de vue, nous a beaucoup rappelé – avec les différences qui s’imposent – les très récents Breath of the Wild et Tears of the Kingdom. Oubliez les indicateurs en tout genre, présents uniquement pour les quêtes principales et quelques secondaires, puisque les zones d’intérêt seront à découvrir en explorant ou en récoltant des informations auprès des nombreux PNJ qui pullulent dans la ville et au-delà.
The Pawns, un bel exemple de multijoueur asynchrone
Pour aider les Arisen au cours de l’aventure, il y aura, comme dans le premier Dragon’s Dogma, les Pionsun autre élément principal du titre qui rend ce produit extrêmement différent de tous les autres RPG sur le marché ; pour ceux qui ne savent pas de quoi nous parlons, nous allons essayer d’expliquer brièvement comment cette “fonctionnalité” fonctionne. Les développeurs ont en effet préféré ne pas proposer au public un secteur multijoueur au sens strict, en misant sur un système multijoueur asynchrone perfectionné et étendu par rapport au précédent volet de la saga.et bien évidemment intégré au lore du titre. Le groupe du joueur peut être composé de quatre pions au maximum ; l’un d’entre eux, à l’apparence librement personnalisable, sera le pion qui vous accompagnera tout au long de l’aventure, et il sera possible de choisir (et de changer) sa classe en fonction des besoins du joueur, tandis que les autres devront être invoqués aux Failles ou recrutés sur la carte.
Les pions présents dans la Faille ne sont rien d’autre que la “transposition” d’autres joueurset ne seront pas seulement utiles pour vous sortir victorieux des batailles très difficiles proposées par le jeu, mais aussi pour vous guider – pas toujours – dans la mission que vous avez actuellement active. En effet, si le joueur a déjà accompli la mission dans laquelle il se trouve, le pion du joueur, connaissant déjà les détails de la quête, le guidera à travers les landes infranchissables qui constituent la toile de fond de l’aventure, ce qui s’avérera extrêmement utile même au combat pour identifier les points faibles des monstres que vous affronterez. En outre chaque pion a sa propre personnalité, qui sera déterminante aussi bien dans les combats que dans l’exploration.En effet, si le pion a une nature franche, il se laissera porter par la curiosité et récupérera de nombreux matériaux et objets – qu’il a peut-être déjà récupérés dans “son monde”, et dont il connaîtra également l’emplacement précis – tandis que ceux qui ont une nature plus “fermée” se concentreront uniquement sur le soutien à vous apporter. Un tel système, pour l’écrivain, représente l’une des plus grandes transpositions du multijoueur asynchrone jamais vues dans un jeu vidéo, n’ayant d’égal que celle appréciée dans Death Stranding. Le fait que les pions soient ” vivants ” ajoute de nombreuses couches de complexité à un gameplay déjà complexe, et il appartiendra au joueur de décider laquelle des nombreuses évocations disponibles est la plus adaptée à son style de jeu ; certains préféreront recruter des pions pour terminer plus facilement une quête dans laquelle ils se sont enlisés, et d’autres préfèreront se passer de leur aide pour mieux profiter du plaisir de la découverte qui imprègne l’ensemble de Dragon’s Dogma 2.
Un système de combat en apparence arcade, mais extrêmement complexe.
Un autre des éléments fondateurs de Dragon’s Dogma 2 est bien sûr le système de combat, et là encore, force est de constater que le titre, malgré son approche purement arcade, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Exactement comme dans son prédécesseur d’ailleurs, nous nous retrouvons face à un système de combat fortement axé sur la création de groupes, la gestion des classes et, surtout, l’utilisation correcte des compétences.
Nous vous le disons dès le départ, si vous recherchez un titre purement action ou quelque chose de très similaire aux différents Dark Souls et Elden Ring, nous vous conseillons de rester à l’écart de Dragon’s Dogma 2. Tout le système de combat, répétons-le, repose essentiellement sur les classes, déjà amplement illustrées dans les différentes bandes-annonces et sur lesquelles nous ne nous étendrons pas trop ici, et sur l’utilisation des capacités propres à chacune d’entre elles. Ceci est corroboré par unn système de combat extrêmement profond et stratifié, capable de donner de grandes satisfactions au joueur une fois qu’il l’aura bien compris.
En fonction de la classe choisie, modifiable à tout moment auprès des guildes de classe, un grand nombre de capacités sont disponibles, à débloquer grâce à l’augmentation du rang de classe qui se fait de manière quasi naturelle au cours de l’aventure et à l’utilisation des points de classe gagnés ; l’utilisation et l’enchaînement corrects de ces compétences seront donc le seul moyen de venir à bout des monstres les plus difficiles.
En particulier, pour anéantir les différents boss disséminés sur la carte, il faudra planifier correctement à la fois la gestion de l’inventaire, la gestion du groupe et la gestion des compétences ; les affrontements, de ce point de vue, sont particulièrement difficiles et complexes, et nécessitent un énorme travail d’étude qui sera utile pour identifier les faiblesses, les mouvements et les schémas d’attaque du monstre, sur lesquels il sera également possible de grimper pour exploiter au mieux toute la puissance de feu de notre avatar.
L’enchaînement des compétences est donc le seul moyen de s’attaquer correctement à Dragon’s Dogma 2 ; En fait, lancer des coups au hasard ou de la magie mènera souvent à une mort certaine, même dans les combats les plus faciles. Le seul moyen d’accomplir le destin de l’Arisen sera donc d’étudier dans les moindres détails chaque élément du game design, y compris la carte qui entoure tel ou tel boss, autre élément fondamental d’un système de combat qui vous demandera d’utiliser au mieux tout ce que vous avez en votre possession et bien d’autres choses encore. En effet, il sera également possible d’exploiter l’environnement proche pour, par exemple, faire sauter un barrage et faire glisser le Minotaure de service vers une falaise par le courant. Gardez également à l’esprit que la fuite peut souvent être une optionEn effet, si l’Arisen et ses fidèles pions se retrouvent en difficulté – nous vous assurons que cela arrivera assez souvent – le choix le plus sage est d’abandonner le combat et d’y faire face plus tard.
Dans l’économie du combat il sera également crucial de bien gérer les résistancesdont l’épuisement peut conduire à une fatigue qui peut s’avérer fatale, et la santé. En effet, une fois que le protagoniste a subi beaucoup de dégâts, le niveau de santé récupérable diminue drastiquement, et il faudra soit camper dans les nombreux “emplacements de camping” disponibles, qui ne peuvent être utilisés qu’avec un kit spécial, soit se reposer dans une auberge, ou même dans une maison que l’on peut acheter avec les pièces de monnaie durement gagnées. Mais attention, les campements peuvent facilement être attaqués par des monstres, ce qui oblige à étudier les endroits les plus sûrs pour passer des nuits compliquées et reprendre des forces en vue de la prochaine bataille.
Vous l’aurez compris, lee système de combat est indissociable de la variété du gameplay de Dragon’s Dogma 2 ; chaque monstre, comme chaque exploration, doit être abordé de la manière la plus réfléchie possible. S’aventurer sans le bon groupe, sans le bon équipement ou sans les bonnes compétences s’avérera souvent fatal, notamment parce que le titre réserve sans cesse des surprises au joueur et que nombre d’entre elles, comme dans tout jeu “hardcore” qui se respecte, ne sont pas particulièrement agréables. De ce point de vue, Dragon’s Dogma 2 ne fait rien pour être “accessible”, mais dresse plutôt un mur devant le joueur plus occasionnel qui souhaite aborder l’aventure avec un désintérêt partiel. En bref, ceux qui s’attendent à une promenade de santé ou à une exploration décontractée seront certainement déçus, notamment en raison d’un niveau de difficulté particulièrement élevé, capable de donner bien des maux de tête, surtout aux joueurs les moins attentifs.
Le gameplay de Dragon’s Dogma 2 est donc, hormis quelques bavures, à promouvoir avec tous les honneurs malgré son caractère particulièrement inaccessible et clivant.Pour ceux qui auront la patience de se plonger dans les méandres les plus sombres du titre, les sil se trouvera face à un jeu merveilleux, capable d’envoûter le joueur et de l’emmener dans un monde riche, offrant des surprises et de nouvelles perspectives à chaque coin de rue, qu’il sera très difficile de quitter. Le réalisme qui imprègne l’ensemble de l’œuvre, et qui la rend particulièrement vivante, pourra fasciner quiconque ne se laisse pas décourager par la complexité apparemment cachée d’un titre qui, nous en sommes sûrs, ne plaira pas à tout le monde, mais qui a une valeur incontestable. Nous vous assurons qu’il y aurait bien d’autres mécaniques à évoquer, mais ce serait un crime de les mentionner et de gâcher le plaisir de la découverte qui domine l’œuvre de Capcom.
Techniquement bancal, et le 30 FPS n’arrange rien
D’un point de vue technique, Dragon’s Dogma 2 n’excelle pas. La qualité visuelle est globalement bonne, mais loin des standards des titres current gen only auxquels nous sommes désormais habitués.Les modèles des personnages et des ennemis, ainsi que les environnements, sont tous très bien réalisés, signe d’une direction artistique soignée, mais les textures et la qualité graphique générale ne sont pas particulièrement élevées, et ne justifient en rien les 30 FPS auxquels le jeu est ancré, du moins sur PlayStation 5.
Ce choix, que nous avons sincèrement du mal à comprendre, pourrait se justifier par des effets à l’écran plutôt riches, notamment dans les combats où les éclairs, le feu, les tornades et les magies en tout genre sont les principaux protagonistes ; cependant, dans ces cas-là, nous avons remarqué que la fréquence d’images baisse, même si c’est légèrement. Il s’agit d’une nouveauté absolue pour le RE Engine, qui a fait la fortune de Capcom ces dernières années et qui a souvent été loué pour sa légèreté combinée à d’excellents visuels. La seule justification que nous ayons envie de donner est peut-être liée à la quantité de situations différentes présentes, ainsi qu’au grand nombre de PNJ qui peuplent les différentes villes, ce qui pourrait d’une certaine manière alourdir le moteur du jeu et souffrir d’une puissance de calcul limitée dans tous les cas. D’excellente facture en revanche, la création de personnages, que beaucoup d’intéressés auront déjà eu l’occasion d’essayer puisqu’elle a déjà été mise à disposition par Capcom, et le doublage anglais, qui est d’un très bon niveau. Excellente, comme le veut la tradition, la bande sonore, ainsi que la direction artistique susmentionnée, qui réussit à mettre en valeur les intentions des développeurs que nous avons déjà mentionnées dans la critique, en mélangeant le réalisme et la fantaisie à la perfection. Bonne implémentation du DualSense, qui donne un bon feedback des coups et de ce qui se passe à l’écran.
En bref.
Dragon’s Dogma 2 est un titre aussi merveilleux que controversé. Sa complexité et sa structure, combinées à une construction du monde tout simplement sublime, représentent un véritable défi pour les joueurs. tout ce que l’on peut attendre d’un jeu de rôle en monde ouvert. Le monde du jeuvivant, vibrant et à multiples facettes, combiné à des choix de conception de jeu tout simplement flagrants, saura entraîner même les joueurs les plus sceptiques dans un tourbillon d’émotions et de sensations qu’il sera difficile d’oublier. Mais dans le même temps, les joueurs les moins expérimentés risquent de se retrouver face à un titre inaccessible, qui ne pourra donner satisfaction qu’une fois compris, ce qui n’est pas un mal, bien au contraire. La seule note vraiment dérangeante de la production est l’aspect technique, qui est un peu en décalage avec l’époque, mais qui n’est en aucun cas un problème par rapport aux nombreux mérites présents. Dragon’s Dogma 2 est donc, du moins pour cet auteur, un candidat sérieux au GOTY ; une aventure merveilleuse, qui inspirera tous ceux qui n’ont jamais oublié le plaisir de la découverte.
Dragon’s Dogma 2 – Notre note
Note – 9
9
Le titre Dragon’s Dogma 2 de Capcom est un sérieux candidat au GOTY ; une merveilleuse aventure, capable de surprendre ceux qui n’ont jamais perdu le plaisir de la découverte.